mercredi 18 octobre 2017

1957 Jean Acquaviva, un scénariste omniprésent dans "Bayard"

1957 Jean Acquaviva, scénariste omniprésent dans le journal « Bayard »

L’hebdomadaire de la Bonne Presse, Bayard, a amélioré ses qualités techniques en choisissant l’impression offset en 1956 et un plus grand format. Le journal continue de publier le chef-d’œuvre de Jean Quimper (alias le père André Sève, rédacteur en chef du journal), illustré par Pierre Forget : la bande dessinée médiévale, mâtinée de fantastique, construite autour de l’emblématique Thierry de Royaumont, aux aventures restées dans les mémoires et commencée par Le Mystère de l’émir et La Couronne d’épines. Elles se poursuivent en 1957 avec L’Ombre de Saïno (avant le dernier épisode  Pour sauver Leïla).

Le père André Sève (alias Père Marie Paul) est aussi Le Chevalier Noir et répond au courrier des lecteurs., il noue sans doute des liens particuliers avec Jean Acquaviva qui le dépanne parfois en pleine nuit quand il est à court d’inspiration pour Thierry de Royaumont. (Et pourtant, Acquaviva demeurera toujours pigiste et on sait que les éditeurs catholiques paient mal !).  
Les lecteurs de l’hebdomadaire catholique « Bayard » ne pouvaient pas soupçonner, à l’époque,  l’importance de cet homme à tout faire du journal.
En fait, il a fallu attendre la publication de l’excellente « revue d’informations et d’études sur la B.D. » : « HOP ! » en mars 2007, pour mesurer l’importance du critique, rédacteur et scénariste Jean Acquaviva, présent sous divers pseudonymes.
  Eu égard à son passé, on comprend que l’homme né Antoine Graziani (1924-2015) ait eu recours à des noms d’emprunts pour sa carrière d’auteur.
Dans « Bayard », il est Saint-Alban (pseudo repris au rédacteur Couttaz qui a quitté le journal en 1952) pour tout ce qui touche le cinéma (récits de films et « La Grande aventure du cinéma). En 1957, 26 films sont racontés dont Le Ballon rouge d’Albert Lamorisse, Davy Crockett contre les pirates de la rivière,  Sissi, La Loi du seigneur, Sur la piste de l’Oregon


Il est Jean Acquaviva pour ses talents de scénariste et de créations dessinées par Alain d’Orange (Banda Tanga, Uranium et Hiawatha II, avant 1957), Larraz pour Stop au signal rouge (il rédige les dialogues), Loïs Pétillot (Yvan de Valdaï en 1956 d’après un roman de R. Hédouin, le western « Bill Jourdan » dès 1956, avec les épisodes Le Carnet noir et Tombstone, publiés en partie en 1957. (Grâce aux éditions du Triomphe, cinq épisodes ont été réédités de 1998 à 2007, dont La Mission de Vapahana, L'Or de Bananza-City, Le Désert de la mort). Bill Jourdan, l’USMarshal et son guide le vieux prospecteur Sam auraient pu influencer Giraud dans sa  création du lieutenant Blueberry et son compagnon Mac Clure (selon Henri Filippini).  
       
  C’est aussi Jean Acquaviva qui crée la grande aventure d’anticipation scientifique, Tony Sextant, dans Chevalier de l’espace, dessinée par Julio Ribera de juillet 1957 à juin 1961. Cette publication de cette anticipation réaliste débute la semaine même où les Russes envoie le satellite Spoutnik 1 dans l’espace alors que le jeune savant Tony Sextant participe à la construction du satellite artificiel Séléné 1.


  Sous le pseudonyme de Jean-Simon Rutalais, Antoine Graziani publie dans Bayard à la fois des contes et des nouvelles dont « Quelle fameuse équipe » le 8 septembre 1957 et des articles ou travaux divers. C’est sous ce pseudo qu’il signe les adaptations des bandes italiennes telles que Hiawatha (1954-1955), Goéland rouge (1955), Le Trésor de Kon Tiki (1955), La Clé d’Antar (1956), Les Flèches rouges (1957-1958), A l’assaut du K2 (1957) Tenzing, le roi des tigres (1957)  deux histoires dessinées par De Luca.
  Il signe Pierre Mérou les articles sur L’Exploration sous-marine (1954), ou Les Indiens (15 chapitres en 1955 qu’il illustre lui-même), l’adaptation du film de Kurosawa, Les 7 samouraï  (BD dessinée par Pierre Forget de juillet 1956 à mars 1957).  


Jean Acquaviva a sans doute apprécié de travailler avec Loÿs Pétillot, un autre pilier du journal, capable de tout dessiner et avec Pierre Forget qui anime aussi Mic et Mac de Petit-Duc (avant de partir graver des timbres-poste).



  Je ne dirait rien des futurs Procopio adapté par Pierre Mérou, ni de Pascal et Michèle Monfort, une série née aussi dans Bayard. En revanche, on peut rappeler que Jean Acquaviva a écrit le scénario d’une aventure de Jerry Spring de Jijé, Les Trois barbus de Sonoyta, parue dans Spirou en 1957-58.     

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