dimanche 20 août 2017

1957 Encore des fictions connues ou moins connues

1957 : Encore quelques titres de fictions chez des éditeurs connus ou moins connus

Nous avons rencontré successivement les éditeurs Hachette, G.P. Paris, Fleurus, Gautier-Languereau, Alsatia, Spes, Desclée de Brouwer, Casterman, Flammarion et Père Castor, Gérard (Marabout), Plon, La Farandole,  Nathan, Érasme, Gründ, BIAS, Hatier, Lanore, Bourrelier, Magnard, Gédalge, Delagrave…
Or, il existe en 1957 bien d’autres éditeurs actifs de fictions pour la jeunesse.
Tatiana Rageot et son mari Georges Rageot (1901-1950) avaient créé la collection "Heures joyeuses" pour la jeunesse, chez Aubier en 1934. Le couple avait fondé en 1941 la S.A.R.L. des Éditions de l'Amitié-G.T. Rageot et repris la collection "Heures joyeuses" toujours active en 1957 aux Éditions de l’Amitié G.-T. Rageot puisqu’elle publie Le Seigneur des Hautes Buttes (Prix Enf.ance du monde en 1957 de Michel-Aimé Baudouy. On rencontre encore de Berislav Kosier, Bon vent, l’oiseau bleu. et Jamba l’éléphant de Théodore-J. Waldeck.


L’éditeur Brépols, lui aussi intéressé par le créneau du roman scout, a lancé  la collection "Junior Club" qui connaîtra une audience limitée, peut-être en raison du prix élevé de ses livres illustrés en couleur. La collection publie des auteurs alors peu connus (en 1957, le Belge Camille-Jean Fichefet pour Capitaine Twin, une histoire de jumeaux, et Théo Fleischman, auteur de Tapin, tambour de Bonaparte en Egypte).
Les éditions BIAS (déjà évoquées publient Un dollar les mille kilomètres (32 000 kilomètres parcourus en 3 mois, sans argent, sans appuis), de Dominique Lapierre en 1957 et, illustré par  Raoul Auger,  Le Fin mot de l’Histoire de Paul Guth.
G.P. crée aussi en 1957, la collection cadette "Dauphine" (dont le numéro 2, Les Vacances d’Isabelle de Véronique Day, alias Marie-Madeleine Falaize, épouse Petit, se taillera un succès durable). La collection, centrée sur les romans et contes français et étrangers, s'adresse le plus souvent à de jeunes lecteurs et lectrices, de 6 à 10 ans. Les auteurs féminins sont présents, comme Renée Manière (Quatre filles sur un mur) et Dominique François pour Le Chemin des étoiles. Jean Ollivier offre le récit Le Mercure d’or et l’on réédite Mes vols de Jean Mermoz
La Librairie Gründ, dans sa collection "Trésors des jeunes", créée au début des années 50, constituée d’énormes volumes reliés, parfois de plus de 600 pages, préfacés par des personnalités, mêle histoires vécues et récits merveilleux, figures historiques et aventures tous azimuts. Chaque livre constitue une anthologie illustrée, dotée d’une jaquette elle aussi illustrée, en couleur, tout comme les hors-texte égayant l’ouvrage toutes les 32 pages. Deux ouvrages marquent l’année 1957 : 120 Histoires de bêtes d’ici et d’ailleurs, présentées par René Poirier et  Keepsake des Jeunes Filles.


  Les Nouvelles Presses Françaises, déjà actives en 1946, s’ouvrent en 1957 très bons récits historiques d’André Bonnard (L’Invincible légion, d’après l’Anabase de Xénophon, D’estoc et de taille, d’après les Chroniques de Froissart) sans compter une version de L’Iliade.
  Dans la collection « La Bibliothèque blanche », chez Gallimard, on ne relève pour 1957 que le titre Barboche de Henri Bosco, un auteur dont on va publier d’autres ouvrages (L’Enfant et la rivière, L’Âne Culotte, Le Renard dans l’île, et Barbagot, suivi de Pascalet.)
Depuis 1954, les éditions André Bonne publient la collection : "France Club", reliée, illustrée et dirigée par Jean Merrien (1905-1972, comte de la Poix de Fréminville). J. Guichard du Plessis y fait éditer en 1957 : A la poursuite de l’Indien.
Chez Tallandier, le prolifique Albert Bonneau trouve un éditeur pour se longue série : Les Aventures de Catamount, rare série romanesque française consacrée au western alors omniprésent dans la bande dessinée. Sont publiés, par exemple,  en 1957, Catamount au grand rodéo,  Le Rendez-vous de Catamount, Le Signal de Catamount  
Aux Presses de la Cité, dans la "Collection Captain W.E. Johns", Louis Castex raconte Clément Ader ou l'enfant qui voulait se faire oiseau et, parmi les aventures de Biggles, on note en 1957 : Biggles touche au but.


  En 1957, les éditions du Temps créent : "Aujourd'hui l’aventure", une collection illustrée de photographies en couleur, commencée avec Demain, ils seront des hommes, dont le cadre est napolitain. Marshall Pugh raconte les exploits de  Commander Crabb et Mabel Wain Smith préfère s’envoler Au galop d’un cheval mongol. Marcelle Vérité y publie aussi Salicorne. 
Les Éditions de l’Écureuil, très oubliées, publient d’abord des récits de « Princesse » V. Jadeja, illustrés par elle, comme, Loulouba (dans l’Inde traditionnelle des maharadjas),
  Certains ouvrages publiés en dehors des collections pour la jeunesse (donc chez les adultes) gagneront bien vite les faveurs de la jeunesse. C’est le cas de La Gloire de mon père de Marcel Pagnol, publié chez Pastorelly, de La Communale du Lorrain Jean Lhôte, de Tistou les pouces verts de Maurice Druon édité chez Del Duca et de Niourk de Stefan Wul, publié au Fleuve Noir dans la collection Anticipation, accessible à la jeunes grâce à Christian Grenier chez « Folio Junior Science-fiction ». Le livre d’Yves Salgues : James Dean ou le mal de vivre, publié chez Pierre Horay, met en évidence un mythe en pleine croissance. En 1957, Italo Calvino publie Il Barone rampante (Le Baron perché) mais il fait attendre 1969 pour en lire la traduction dans la "Bibliothèque balnche", chez Gallimard.  
Le « Club des jeunes amis du livre » est particulièrement actif en 1957 puisqu’il propose dans des ouvrages souvent classiques, reliés, publiés en texte intégral, dans une présentation esthétique mais très coûteuse …

ALAIN-FOURNIER, Photo. de CATHERINEAU : Le Grand Meaulnes
Club des jeunes amis du livre
Jacques BOULANGER : Les Enfances de Lancelot du Lac Club des jeunes amis du livre
COLETTE : La Maison de Claudine 347 p. 1290 F  Club des jeunes amis du livre
Maxime GORKI : Ma vie d’enfant Club des jeunes amis du livre 285 p.  1190 F
Nathaniel HAWTHORNE : Contes fabuleux (adapt. Pierre Leyris) Club des jeunes amis du livre 273 p
Jérôme K. JEROME : Trois hommes dans un bateau Club des jeunes amis du livre 271 p. rel. 1150 F
Rudyard KIPLING : Capitaines courageux Club des jeunes amis du livre 327 p. 990 F
Selma LAGERLOF : Le Merveilleux voyage de Nils Holgersson (trad. Hammar) 
Club des jeunes amis du livre 363 p. rel. 1580 F
Charles LAMB, Ill. CHICA : Les Contes de Shakespeare Club des jeunes amis du livre 80 p. 800 F
trad. Téodor de Wizewa



1957 : Références de titres très divers encore publiés

Honoré de BALZAC, Ill. François CRAENHALS : Eugénie Grandet « Le Rameau vert », Casterman 205 p. 285 F jaquette 
François BÉRISAL, Ill. E. MOREL : L’Avion des neiges La vie d’Herman Geiger « Belle humeur » DDB
Anne BRAILLARD : Anne en vacances « Nouvelle Bibliothèque Rose » Hachette
Roger BRARD (Illustrateur) : Robin des bois BIAS
Léo DARTEY, Ill. Manon IESSEL : Le Secret de la Lézardière « Pour les jeunes » Flammarion
André DEMAISON : Puissance de la savane (Super, G.P.),
Charles DICKENS : David Copperfield « Bibliothèque de la jeunesse » Hachette
Charles DICKENS, Ill. Roger BRARD : David Copperfield 92 p. 275 F “Anémones” Ed. BIAS
Marc-Yvon GAILLARD : Aboulkassem le magnanime Coll. « Jeunes » S.U.D.E.L. 158 p.  
Mario GIUSSANI : Buffalo Bill Éditions S.A.I.E.
Yette JEANDET : La Cité sous le lac (BIAS, « Vastes Horizons »)
Vladimir G. KOROLENKO : Le Musicien aveugle « Les Sentiers de l’aube » Plon
Jean LACOMBE Navigateur inconnu  : A moi, l'Atlantique Robert Laffont et Ed. Sequana (trav. 55)
Dominique LAPIERRE, Ill. A. JOURCIN : Un dollar les 1000 kilomètres (Ma 1ère bibl., B.I.A.S.) (réédition)
Paule LAVERGNE, Ill. Pierre ROUSSEAU : La Splendide Luppé « Coll. Jeunes » S.U.D.E.L.   
G. LENOTRE, Ill. PELLERIN : Légendes historiques. Contes de Noël « Jeunes bibliophiles »
Gautier-Languereau 256 p., 1500 F 
P. LEPROHON : Sahara Horizon Sud « La Comète » Gedalge
Marc MICHON, Ill. LE BOUDER : L'Anneau d'or de Messire Bertrand ("Mousquetaires", Magnard)
Marc MICHON, Ill. Alain d’ORANGE : Crinière au vent « Signe de piste » Alsatia 192 p. 300 F
Henry de MONFREID, Ill. André HOFER : La Perle noire (Gedalge, "La Comète") 188 p. 460 F
Marina SERENI : Les Jours de notre vie Les Editeurs Français Réunis 221 p. 500 F
TRILBY, Ill. Manon IESSEL : Madame Carabosse « Pour les jeunes » Flammarion (Réédition)


vendredi 18 août 2017

1957 Quelques éditeurs scolaires et leurs fictions pour la jeunesse

1957 : Quelques éditeurs scolaires et leurs fictions pour la jeunesse

Plusieurs éditeurs publiant des livres scolaires (parfois depuis plus d’un siècle, comme Hachette) ont déjà été évoqués.
Il est nécessaire de rappeler les romans et récits d’éditeurs souvent engagés dans la défense de l’école publique.



Chez Bourrelier

En premier lieu, nommons les éditions Bourrelier, crées en 1931 par Michel Bourrelier, qui publient des livres scolaires ou parascolaires et poursuivent des collections qui ne sont malheureusement guère renouvelées. "Marjolaine" (avec 27 titres en 1960), pour les plus de 8 ans, réédite en 1957 La Marchande chevaux de bois d’Alice Verlay Frapié.  "Primevère", reliée, illustrée, pourvue d’une jaquette, a été créée en 1932 (pour les 10-14 ans). Dans cette collection « Primevère », en 1957, on remarque surtout L’Étrange famille de la pampa (1957), bon récit d’Aimée Collonges, illustré par Françoise Estachy, qui obtient le Prix Jeunesse en 1957.

Il y a tout de même une nouveauté de grande qualité. Les éditions Colin-Bourrelier nomment "L'Alouette", une collection solidement reliée et  illustrée en couleurs, pour les 8/14 ans. C’est encore la « collection des "Prix Jeunesse" » (prix fondé, rappelons-le, par Michel Bourrelier en 1934) et c’est aussi une collection conçue pour la distribution des prix. Elle  a fait reparaître en 1956  L’Île rose de Charles Vildrac, bien illustrée en couleur par Romain Simon qui illustre aussi la réédition de La Colonie en 1957, l’année où Marie Colmont (1895-1938) propose son recueil, Le Cygne rouge et autres contes du wigwam. May d’Alençon (1898-1968) fait éditer Les Six garnements de la Roche-aux-chouettes, illustré par Pierre Belvès (les aventures de six garçons sauvageons et sympathiques que des adultes aident à retrouver le bon chemin) en 1957. Parmi les traductions, on relève en 1957, L’Arc-en-ciel vogue vers Masagara de Friedrich Feld (illustré par Pierre Noël) et Marycia, la princesse au cœur de glace et autres contes polonais de Corneille Makuszynski (1884-1954), finement illustré par Françoise Estachy.



  Chez Magnard

L'éditeur Roger Magnard, inventeur jadis des cahier de vacances et Pierre Argence, président du Groupe Paris-Lyon, créent le Prix Fantasia en 1954-55 « dans le but de promouvoir une saine littérature pour la jeunesse ». Les éditions Magnard ont adopté ce nom de "Fantasia" pour une collection de fiction dont les premier volumes, publiés en 1956, sont la réédition des Contes des mille et une bêtes de René Guillot et Mylord et les saltimbanques d’Elsie (Elsie Denise Million). En 1957, lorsque Renée Manière publie Selma des neiges, l'éditeur, encore peu préoccupé par la réalité sociale contemporaine, propose « une série d’œuvres choisies parmi les œuvres claires les plus évocatrices des franches couleurs du monde. (...) Celles qui sont capables de libérer l’élan vers l'aventure, le rêve, la féerie, les domaines enchantés, la magie, le voyage, en un mot, la merveilleuse découverte du monde... ».  En 1957, on relève Le Rouge gazon, peut-être inspiré par le séjour de l’auteur André Baruc quand il était inspecteur primaire à Epinal, Taro-San, le montreur d’images de M.-A. de Miollis et surtout La Montagne endormie de Léonce Bourliaguet, un auteur alors très apprécié des enseignants. 
Dans la collection "Sciences et aventures" (1945-1963), première collection d’anticipation pour les jeunes, Pierre Devaux et H.-G. Viot, publient en commun, dans la collection, une tétralogie dont un tom est édité en 1957 : Explorations dans le Micro-monde.  
                       
           

Chez Delagrave

Les très anciennes Éditions Delagrave, fondées au XIXe siècle, publient surtout des œuvres reconnues, constituées de « Nouvelles, Romans  et Variétés », dans leur "La Bibliothèque Juventa" (pour les 12-15 ans). On y réédite en 1957 Cinq-Mars d’Alfred de Vigny, Les Trappeurs de l’Alaska de Gustave Aimard, Parmi les auteurs les plus souvent publiés, on compte Charles Dickens, Walter Scott,  Balzac  et Alexandre Dumas.
On destine sans doute aux livres de prix des ouvrages grand format comme Le Roman de Renart, La Roche aux mouettes de Jules Sandeau, La Mare au Diable de George Sand ou Le Livre de la jungle de Kipling, illustré par Paul Durand.
La collection "La Mouette", orientée vers les 7-14 ans, est aussi une collection consacrée en priorité aux classiques. Ces éditeurs créent encore "Gentiane" pour les petits, "Bouton d'Or" (pour les plus de 8 ans), et "Pivoine" orientée vers les lecteurs de plus de 10 ans. Elles lancent encore, vers 1953, "Aventure et jeunesse", collection reliée, luxueuse et illustrée,  visant les 9-12 ans. D’Herman Melville paraît Veste blanche et de Paul Couture, Le Trésor du soleil.

            Chez Nathan

Fernand Nathan, éditeur de livres scolaires et de matériel éducatif depuis 1881 avait lancé en 1916 la "Collection des contes et légendes de tous les pays", ouverte à la mythologie antique, à l’Histoire et aux régions de France.
Après la guerre de 39-45 se développe la série "Contes et Légendes des régions de France", forte de 24 volumes en 1959. C’est ainsi que Louis Pitz se charge de la Lorraine (1956) ; Marie-Louise et Jean Defrasne, du Berry (1957). H. Clérisse propose une synthèse des Récits et Aventures polaires.
La collection "Enfants du monde" conçue par la photographe Dominique Darbois dès  1953 se compose d’albums contant des enfances exotiques, comme Kaiming, le petit pêcheur chinois en 1957, juste après Rikka la petite Balinaise  et Teïva, enfant des îles. de Francis Mazière (en 1956)

(L’éditeur scolaire Larousse ne semble pas avoir publié de récit pour la jeunesse en 1957.)

  Appréciées par l’enseignement public et soutenues par le syndicat des instituteurs, le S.N.I., d’où peut-être la pérennité d’œuvres à la présentation plutôt morne, les éditions S.U.D.E.L (ou SUDEL) ont lancé La "Collection Jeunes". On y retrouve Léonce Bourliaguet et, en 1957, Paul-Jacques Bonzon évoquant la Résistance dans Mon Vercors en feu.

Les éditions Gédalge, fondées en 1952, continue à publier des livres scolaires et livres de prix  (comme Le Pays du Dauphin vert d’Elisabeth Goudge) et dans sa collection La Comète", reliée, illustrée  et cousue, qui remplace "Les Loisirs de la jeunesse", permet à Henri de Monfreid, illustré par André Hofer, de raconter La Perle noire (1957) tandis que H. Clérisse met en récit La Conquête du grand Nord.
   



jeudi 17 août 2017

1957 La Farandole, éditeur à gauche. En plus, des contes et des légendes

1957 Un éditeur très à gauche et, ailleurs, des éditeurs de contes et de légendes

De rares éditeurs engagés à gauche permettent à quelques auteurs de montrer une autre sensibilité ou d’offrir des traductions d’écrivains de l’Est de l’Europe. Ainsi, Les Editeurs Français Réunis (E.F.R.) traduisent du russe des contes de Vitali Bianki et un récit d’Arkadi Gaïdar. Le même éditeur publie Pierre Gamarra, Colette Vivier et….  François Rabelais. On ne relève aucun titre nouveau pour 1957.
Les éditions L.I.R.E., orientées à gauche, en 1954, s’ouvrent à l’album (avec Jean Ollivier), aux récits d’aventure de l’explorateur Alain Gheerbrant. En 1957, on y trouve un livre émouvant : Les Jours de notre vie de Marina Sereni.


Aux éditions La Farandole, proches du Parti communiste français 
Il faut attendre le 4e trimestre de l’année 1955 pour voir naître les éditions de la Farandole et ses futures collections de romans pour la jeunesse. On peut s’étonner d’un tel retard quand on connaît la force du parti communiste français qui conserve un grand nombre d’adhérents, même après la mort de Staline en 1953 et la répression de l’U.R.S.S. en Hongrie en 1956.
Les éditions La Farandole, fondées par Paulette Michel qui les dirige jusqu'en 1971 (avec l’appui de Madeleine Girard) et relevant du groupe éditorial du parti communiste, proposent diverses collections pour les jeunes. La maison d’édition, d’abord de dimensions modestes, après avoir publié l’album de Pierre Gamarra, La Rose des Karpathes, illustré par Mireille Miailhe, s’attaque en premier à la traduction et à la diffusion de la littérature juvénile soviétique puis des éditeurs des pays communistes de l’Est de l’Europe. En plus des Contes de Gorki, traduits par Natha Caputo, ces contes persans inclus dans Le Livre du perroquet,on édite La Première Chasse de Vitali Bianki en 1956, Sabot d’argent, contes de l’Oural de Pavel Bajov et Qui cherche trouve de M.Iline et L. Ségal en 1957… La 1ère collection, la plus économique, s’intitule "Mille épisodes" (pour les 10/14 ans). Après Évariste Galois, aimé des dieux du Polonais Léopold Infeld, L’Élan solitaire et autres récits de Vitaly Bianki, Sabot d’argent (1957) de Paul Bajov, traduits du russe, elle édite ou réédite Colette Vivier ( Rémi et le fantôme, illustré par Jacques Kamb). Elle mêle œuvres classiques de George Sand, Rabelais ou Cervantès et Léopold Chauveau (Monsieur Tigre et Madame Tortue), illustré par Jean Trubert. Outre Victoire sur Arcadius (1956) et Marinette et l’éléphant (1957) de Madeleine Gilard,, La Farandole publie Colin Lantier, superbe récit historique de Jean Ollivier (1925-2005), Bemba, écrit par la passionnée de l'Afrique Andrée Clair (Renée Yung, 1916-1982) et Le Mystère de la Berlurette (1957) ou la disparition d’une rivière, de Pierre Gamarra (1919-2009)1. Viendront ultérieurement s’ajouter d’autres collections.
La collection "Prélude" (avec des romans pour les plus de 13 ans, comme Les Chasseurs de mammouths, fiction préhistorique du Tchèque Édouard Storch et La Terre de Sannikov du Russe Vladimir Obroutchev, en 1957) sera  développée quand elle traduit Trini (1957) de l’Allemand Ludwig Renn,


Si "Mille images", née en 1956, est très internationale, "Feu follet", collection à dominante poétique et "De-ci, de-la", s’adressent plutôt aux 5-9 ans. La collection de fiction "Jour de fête" vise les 10-12 ans. Alexeï Tolstoï, traduit en 1956 par Natha Caputo, donne sa version de Pinocchio dans La Petite Clé d’or ou les aventures de Bouratino. N’oublions pas les textes français tels que les anciens contes de Jean Macé : Quatre contes du petit château et le conte récent de l’amoureuse de l’Afrique Andrée Clair : Eau ficelée et Ficelle de fumée (1957).

Quelques éditeurs de contes et légendes plus ou moins connus
Puisque l’on vient de citer quelques contes, le moment est venu d’évoquer les ouvrages du genre parus à cette époque. D’abord, que trouve-t-on dans la sobre collection "Il était une fois", des Éditions Hatier-Boivin, (Boivin et Cie a été racheté par Hatier en 1952), reliée et illustrée en noir et blanc, forte d'une trentaine de titres quand paraît La Belle aux cheveux d'or (1957) de Madame d’Aulnoy. Les contes contemporains d’Alice Coléno (Les Jardins de la licorne, Le Petit phoque, Les Contes de cristal,  1957),  ou de Marcelle Vérité voisinent avec ceux des auteurs classiques, tels Mme d’Aulnoy (La Belle aux cheveux d’or, Les Contes de Saphit, illustrés par Françoise Bertier), Andersen, George Sand , Grimm ou Perrault.
  
    Les éditions B.I.A.S créent diverses collections dont  "Surprise"  et "Papillons", elle publie Boulot le taquin en 1956. La troisième s'intitule "Pilote" et propose en 1957, Contes des tropiques d’André Demaison, tous illustrés par Jean Ache.
… Je ne vais pas développer davantage. Je le ferai si les lecteurs sont assez nombreux. La liste qui suit est suffisamment explicite !


Contes et légendes publiés généralement en 1957

Joan AMADES : Contes catalans Éditions Érasme
H.-C. ANDERSEN : La Reine des neiges « Dauphine » G.P.
Madame d'AULNOY, Ill. Catherine LAMY : La Belle aux cheveux d'or ("Il était une fois", Hatier) (+ L'Oiseau bleu)
Madame d'AULNOY, Ill. Françoise BERTHIER : Contes de saphir « Nouveaux contes de toutes les couleurs » Hatier 64 p.  
Léopold CHAUVEAU : Monsieur Tigre et Madame Tortue Dessins de Jean TRUBERT Ed. La Farandole
Andrée CLAIR, Dessins de RAGATAYA : Eau ficelée et ficelle de fumée La Farandole 
Alice COLENO, Ill. Marie-France de Kristen : Les Jardins de la Licorne « Il était une fois » Hatier 111 p.
Alice COLENO, Ill. Vanni : Contes de cristal « Il était une fois » Hatier
Alice COLENO, Ill. Gian Berto VANNI : Le Petit phoque « Il était une fois » Hatier 111 p.
Dominique DARBOIS : Kaiming le petit pêcheur chinois Fernand Nathan 
Marie-Louise et Jean DEFRASNE : Contes et légendes du Berry 256 p
Albertine DELETAILLE : Cachés dans la forêt Albums du Père Castor Flammarion
André DEMAISON, Ill. Jean ACHE : Contes des tropiques ("Pilote", BIAS).
Maurice DRUON, Jacqueline DUHEME : Tistou les pouces verts (E. Mond. Del Duca
Robert Escarpit : Contes e(t légendes du Mexique  « Contes et lég. de tous les pays » Nathan
Madeleine FAVERGEAT : Voyage au pays des sept merveilles « Contes et récits » Lanore 62 p.
Madeleine FAVERGEAT : Récits d’une abeille de l’Hymette « Contes et récits » Lanore 64 p. 285 F
Clara FILLEUL DE PETIGNY : Contes algériens Fernand Nathan
Maurice GENEVOIX : Mon ami l'écureuil ("Pilote", B.I.A.S.) 64 p.,
Maxime GORKI : Contes Ed. La Farandole
Nathaniel HAWTHORNE : Contes fabuleux (adapt. Pierre Leyris) Club des jeunes amis du livre 273 p. 
M. ILINE et E. SEGAL : Qui cherche trouve Ed. La Farandole
Rudyard KIPLING, Ill Jacques PECNARD : L’Élephant fidèle Collection « Jeunes années » BIAS
Charles LAMB, Ill. CHICA : Les Contes de Shakespeare Club des jeunes amis du livre 80 p. 800 F
G. LENOTRE, Ill. PELLERIN : Légendes historiques. Contes de Noël « Jeunes bibliophiles »
Gautier-Languereau 256 p., 1500 F 
Pierre MAC ORLAN : Pig, le petit cochon savant ("Pilote", B.I.A.S.)
Jean MACÉ, Ill. Max BRUNEL : Quatre contes du petit château La Farandole
Madeleine J. MARIAT : Contes et légendes des Charentes « Contes et légendes de tous les pays » Nathan
Henry de MONFREID, Ill. Pierre LEROY : Légendes lointaines 64 p. ("Pilote", B.I.A.S.) 600 F.
Sabine PASCAL : Contes Lyonnais « Collection Folklore » Lanore
Charles PERRAULT : Cendrillon « Bibliothèque précieuse » GRÜND
Henri POURRAT, Ill. Romain SIMON : Contes du fraisier sauvage Editions BIAS 56-57
Paul RAJOV : Sabot d’argent La Farandole
Romain SIMON : Le Grande nuit d’été Les Albums du Père Castor Flammarion



mardi 15 août 2017

1957 : Trois collections actives : "Marabout Junior", "Marabout Mademoiselle" et "Les Sentiers de l'aube"

1957 « Marabout junior » et « Les Sentiers de l’aube »

On ignore souvent les premières collections de poche pour la jeunesse, créées en Belgique par les éditions Gérard qui lancent "Marabout Junior" et la série "Marabout Mademoiselle", des collections pourtant encore très présentes dans les mémoires populaires.
En mai 1953, sous l’impulsion d’André Gérard et de Jean-Jacques Schellens, les Éditions Gérard installées à Verviers créent "Marabout Junior", « la collection jeune pour tous les âges » peu coûteuse, d’abord bimensuelle puis hebdomadaire. Son objectif est de présenter « de façon moderne et pour un prix imbattable, une sélection de récits complets de palpitantes aventures à travers la vie, l’Histoire, l’univers, les techniques d’aujourd’hui et de demain ». On peut la considérer comme la  première collection de poche pour la jeunesse. Presque toutes les couvertures que l’on dit « chatoyantes » et « en plastprint lavable » (sic) sont illustrées par Pierre Joubert, secondé parfois par Henri Lievens, Dino Attanasio ou Édouard Aidans. L’éditeur belge André Gérard ne craint ni d’abréger les versions adultes des ouvrages, ni d’allier fiction et données documentaires. Chaque récit est suivi d’un dossier à fort contenu éducatif, intitulé « Marabout chercheur ». 


La collection « Marabout Junior » doit son succès à l’omniprésent romancier belge Henri Vernes, né en 1918, la « locomotive » de la collection, qui dès le n°16, en décembre 1953, fait paraître  le premier récit de la fameuse série Bob Morane. 80 volumes paraissent de 1953 à 1967. Après Le Masque de jade, publié en 1956, Henri vernes offre cinq récits en 1957 : Les Chasseurs de dinosaures, Echec à la main noire, Les Démons des cataractes, La Fleur du sommeil et L’Idole verte. En outre, dans la « Bibliothèque de la Jeunesse », chez Hachette, paraissent deux épisodes des aventures de Luc Dassaut : Base clandestine et Les Rescapés de l’Eldorado (Quatre voyageurs : un journaliste, un savant et deux ingénieurs partis en avion, après un atterrissage forcé,  sont poursuivis dans la forêt vierge par des Indiens Motilones, en Amérique du Sud…).


Les événements de 1956 accentuent l’intérêt pour  récit Suez de Michel Duino (alias Luc Dasseville, 1920-2004, qui signe aussi Gisèle Collignon dans "Marabout Mademoiselle"). L’ouvrage qui fait l’historique du canal conte surtout l’aventure épique de Ferdinand de Lesseps. On notera la présence de biographiques, hagiographiques ou légendaires qui ont la faveur de la collection : Baden-Powell de Robert Bastin (alors que le scoutisme connaît un fort développement), Cambronne le balafré de Michel Mélic, Surcouf, l’insaisisssable de l’omniprésent Michel Duino...
Les Éditions Gérard attendent deux ans pour ajouter en 1955 à la collection masculine "Marabout Junior", la série "Marabout Mademoiselle" dont l'ambition affichée est d'offrir aux lectrices « avec optimisme et sensibilité, une magnifique sélection de romans, documentaires vécus et biographies, présentés d'une façon moderne et pour un prix imbattable ».
Une série valorisant des filles modernes démarre très vite, Sylvie de René Philippe qui Philippe va alimenter la série  d’un bon nombre de volumes (Sylvie se marie, Sylvie à Hong-Kong, Sylvie et les Espagnols en 1957).  Helen D. Boylston, avec sa série Susan Barton propose des « career-books », autrement dit quelques romans des professions, l’un d’eux, en 1957, mettant en valeur celui d’Infirmière à la montagne. René Les films de Sissi avec Romy Schneider assurent le succès en 1957 de Jolie Sissi de Claude Meillan et Gisèle Collignon (alias Michel Duino) se met dans la peau de Moi, Clotilde au temps de Clovis.

La décennie des années 50 paraît faste pour les filles. On a enfin davantage pensé à elles comme en témoignent, dans le domaine romanesque, les collections "Bibliothèque de Suzette", "Monique", "Les Sentiers de l'aube", "Marabout Mademoiselle" … Il faut aussi compter avec des romancières qui, comme Jany Saint-Marcoux, dans la "Souveraine", écrivent surtout pour elles.




En 1954, on a assisté à la naissance, chez Plon, de la collection pour filles, "Les Sentiers de l’aube", une « bibliothèque de la jeunesse » proche du poche, dirigée par Marianne Monestier (1908-1981), Les couvertures sont souvent illustrées par Jacques Poirier et les lieux de l’action sont très internationaux.
Yvon Mauffret (1927-2011) débute dans la littérature pour la jeunesse en publiant Capitaine Juliette (1957). Ses récits suivants se détachent de l’aventure maritime, dès Pimprenelle antiquaire. Romanciers  connus et auteurs oubliés voisinent avec des récits aux titres parfois exotiques surprenants, comme Kanaïok de Marianne Monestier et Oubrakah de Nicole Chantal. En 1957, on remarque Candala parmi les herbes de Robert Teldy-Naïm. Histoires de tous les jours de Martine Maizières et Belle qui rêve Belle qui rit de Claude Ullin.    


(Je me suis surtout servi de mon essai Fictions et journaux pour la jeunesse au XXe  siècle, paru chez L’Harmattan en 2014.)

dimanche 13 août 2017

1957 Romans et récits pour la jeunesse d'éditeurs catholiques ou proches

1957 : Les romans et récits pour la jeunesse d’éditeurs catholiques ou sympathisants

Les maisons d’éditions catholiques qui diffusent d’ailleurs des journaux pour la jeunesse sont essentiellement Fleurus et La Bonne Presse. Tandis que la première maison a étoffé ses collections en 1957, la seconde ne diffuse pas de romans nouveaux pour les jeunes (la collection « La Frégate » s’adresse aux adultes et les « romans cinématiques » sont devenus bien désuets). La Bonne Presse préfère diffuser quelques albums de B.D. comme les Pat’Apouf de Gervy ou des B.D. prépubliées dans l’hebdomadaire Bayard. Parmi les éditeurs proches de la même mouvance religieuse, parfois sous-jacente, en plus des éditions Alsatia, des éditions Desclée de Brouwer (à capitaux belges), de Mame et de Spes (éditions fondées dès 1923 par un groupe de catholiques aux idées sociales), on trouve aussi Gautier-Languereau et même Casterman et Flammarion pour certaines collections.  

Les éditions catholiques Fleurus associées parfois à Gautier-Languereau ou à Mame 




Les éditions Fleurus se sont associées à Gautier-Languereau, en 1950 pour créer la  collection "Jean-François". En 1957, la plupart des titres sont déjà parus de sorte que seuls quatre titres vont paraître cette année-là. André Delor, de son vrai nom André Losay (1913-1984) publie Le Révolté de Bethléem  (prépublié dans Cœurs Vaillants en 1954). De Louis Saurel, on publie Mont joie ! Saint Denis, avec des illustrations de Pierre Joubert et Paul Cogan (alias Claude Appell) illustré par Alain d’Orange, célèbre les sportifs dans  Les Chevaliers du stade. Marcelle Vérité, illustrée par Cyril Arnstam, raconte Tempête sur Hong-Kong
En 1957, les éditions catholiques Fleurus associée à Gautier-Languerau, créent la collection "Caravelles" qui ne vivra que deux ans (1957-1958), en publiant quelque quatorze titres.
Georges Bayard, alias Georges Travelier, un an avant la série des Michel, propose La Chanson du Cabestan en 1957. L.-N. Lavolle (Hélène Chaulet) écrit pour la collection l’exotique Mango. Rémi Mayan (Au grand pays blanc) et Jean-Marie Audibert (Le Tour du monde en quatre jours) sont moins connus. Jacques Chabar propose des récits sur les grands aviateurs avec Des aventures dans le ciel, Mais la collection accorde une place à ce que l'on n'ose encore nommer la science-fiction. Jean de Trigon en écrivant L'Homme qui vivra mille ans donne un titre explicite. Dans ce récit illustré par Robert Rigot, le Breton Hervé Keridec ne vieillit que d’un an tous les dix ans. Ch.-L. Souvelier touche au genre avec La Fantastique expédition Star quand les explorateurs rencontrent des animaux et des êtres préhistoriques.



Gautier-Languereau et sa collection « La Bibliothèque de Suzette »
L’éditeur bon teint Gautier-Languereau poursuit sa collection « La Bibliothèque de Suzette ». Par exemple, Marcelle Vérité y publie Clairette détective et l’incontournable Henriette Robitaillie (La Maison des sourires, Luciole chez les pirates). Tandis que Claude Voilier pénètre dans Le Manoir des cinq preux. Jacqueline Duché (Capucine et son Ecossais) et Geneviève Duhamelet (Do Ré MI Fa) sont aussi présentes. Les plus grandes lectrices aborde la série des Brigitte de Berthe Bernage.   


   Associées à l’éditeur catholique Mame, les Éditions Fleurus ont attendu 1953 pour  lancer, en direction des filles, la collection de récits "Monique".  On n’est pas surpris d’y rencontrer Henriette Robitaillie avec Pascale et la tempête (au large de la Charente Maritime, trois fillettes sont transformées en robinsonnes après une violente tempête). Denyse Renaud donne une tonalité historique à son Messager de la liberté, quand Roger de Chérizay doit de défendre d’une accusation de complot contre Mazarin. Dans Le Secret du diamant (déjà publié en 1954), il conte comment des Anglais, découvreurs d’un gisement diamantifère, tentent d’échapper à des gangsters cupides (ces deux derniers titres sont des rééditions). En revanche les récits de Yves Gohanne (L’Écueil aux diamants), André Mac Cormick (Un château si calme), Marguerite Robert qui écrit le roman fantastique Le Prince aux yeux verts et Yvette Léonard imaginant Trois billes dans le soleil, sont bien des créations de 1957.

Alsatia et « Signe de Piste » et la rivale « Jamboree » des éditions Spes
Les éditions Alsatia connaissent le succès grâce à  leur désormais célèbre collection d’esprit scout "Signe de piste", lancée en 1937, aisément identifiable grâce aux couvertures de Pierre Joubert. Les auteurs clés demeurent Serge Dalens et Jean-Louis Foncine, qui reprennent la direction en 1954. Comme on est jamais si bien servi que par soi même, ils rééditent leurs titres (La Bande des Ayacks de Foncine et la série du Prince Eric de Dalens) et les deux auteurs associent en 1956, leurs deux noms en Mik Fondal, pour proposer des récits policiers sous le nom générique : Les Enquêtes du Chat-Tigre. La série qui a pour personnage principal, Michel Mercadier, dit Mik le Chat-tigre, surnommé « le Maigret du Signe de piste ». Elle est constituée de douze tomes. En 1957 paraissent les épisodes 3 et 4 : L’Assassinat du duc de guise et Pas de chewing-gum pour Pataugas.
Après l’épisode de L’Assassinat du Duc de Guise où serait révélé le nom du « véritable » assassin du duc, Mik, de retour de Blois, doit retrouver Nicolas, le fils de l’officier de police Fortier, enlevé en plein Quartier latin. C’est la quatrième enquête intitulée Pas de chewing-gum pour Pataugas. Toute une équipe se démène, de Paris jusqu’aux rives du lac Léman, pour mener à bien cette entreprise périlleuse.





Claude Appell raconte avec fantaisie Chambard à Pontaudru tandis que Bruno Saint-Hill décrypte Le Triptyque d’ivoire. Puisque les présences féminines sont rares, signalons la parution de Norr le mystérieux d’Henriette Robitaillie. 
La collection élitiste, voire aristocratique, célèbre toujours les amitiés masculines, sentiment renforcé par les couvertures et dessins de Pierre Joubert et de Michel Gourlier.
En 1957, alors que les tirages dépassent les 300 000 exemplaires, la collection, conçue pour « Les Garçons de France », se subdivise en "Signe de piste junior", destinée aux 8-12 ans et "Signe de piste", proprement dite, pour les 12-16 ans.
Les Éditions catholiques Spes, à Paris, avaient lancé "Jamboree" (1952-1963),  une des dernières collections de romans scouts, tellement proche de "Signe de piste", sa principale rivale, qu’elle publie souvent les mêmes auteurs. Cette « collection des garçons de notre temps » se subdivise bientôt en une série « pour les jeunes » où paraissent, entre autres, des récits de J-M. Dooz (Lionel Léopold), de Pierre Delsuc comme Gaël des Glénans, en 1956, très bien illustré par Pierre Forget, et une série « pour les aînés » avec Bruno Saint-Hill et Alain Tersen (Lionel Léopold). Sont communs aux deux tranches d'âge, Alain Arvel (Terre des ombres en 1957) et Jean-Claude Alain (c’est encore Lionel Léopold !) qui publie La Marque de sang.  Parmi les illustrateurs, notons la présence de Pierre Forget (en 1957, pour Le Prince Milou d’André Jouly et pour Les Chevaliers de Lindenhagen de Friedrich Luddecke.



  L’éditeur belge Desclée de Brouwer a donné des couleurs à sa collection « Belle Humeur » 
L’éditeur catholique Desclée de Brouwer poursuit la collection "Belle humeur" (créée en 1934), désormais brochée et en couleur mais avec un grand format, de 19 sur 15 cm. Sous sa couverture illustrée en trois couleurs, elle connaît le succès puisque certains titres atteignent 800 000 exemplaires (la 2e édition de Bel amour, de Jacqueline Vincent). Au début des années 50, les auteurs les plus édités sont le père jésuite Albert-M. Hublet, Norman Dale et Jacqueline Vincent. Hugues Varnac (en plus d’un récit évoquant la vie de la forêt de Tronçais dans Le Rocher du Pas de la mule, en 1956), livre des romans maritimes comme Passage Nord Ouest (de 1957), une odyssée dans le Grand Nord. L.N. Lavolle (Hélène Chaulet) trouve un éditeur Le Conquérant de Golconde (1957). François Bérisal raconte « la vie d’Herman Geiger, pilote des glaciers » (son ami), dans L’Avion des neiges (1957) et François Balsan développera de Nouvelles aventures au Kalahari. La Petite fille d’en face de Geneviève Duhamelet raconte l'histoire d'une orpheline de guerre heureuse de rencontrer l'affection de ceux de la maison "d'en face". Oemarque encore en 1957 Les Choucas de Marie Derc et Le Rendez-vous du châtaignier d’Hélène Weilen. 
 





Chez Casterman et chez Flammarion 
  La maison d’édition belge Casterman fondée à Tournai en 1776, d’abord spécialisée dans le livre religieux, éditrice des albums de Tintin depuis les années 30 et des albums de Martine depuis les années 50 publie aussi des romans pour la jeunesse très divers.
Les principaux illustrateurs qui vont bientôt briller dans la bande dessinée sont Fred Funcken et François Craenhals. Romans classiques (comme La Fille du capitaine de Pouchkine, Les Aventures d’A.G. Pym d’Edgar Poe, La Belle Nivernaise d’Alphonse Daudet) voisine avec des récits d’aventures plus ou moins exotiques (Jusqu’au Grand Nord de W. H. G. Kingston, Au péril de la jungle de R. B. Ballantyne). La collection "Le Rameau vert" donne sa chance au premier roman de Georges Chaulet, Le Fantôme de Campaville en 1957 et publiera ses premières aventures romancées des Quatre As, illustrées par François Craenhals, avant leur adaptation en bande dessinée.


  Flammarion réédite les romans de Thérèse Trilby, illustrés par Manon Iessel, dans sa collection reliée "Pour les jeunes", munie d'une jaquette illustrée en couleur. Parmi les nombreux titres ressuscités, citons Riki, Demoiselle de la Légion d’honneur, Coco de France, Madame Carabosse. Les romans étant surtout lus par les filles, nommons Caty de Johnny. Flammarion ayant cessé de rééditer pour l’instant les Winnetou de Charles May (l’Allemand Karl May), il semble difficile de trouver des ouvrages pour les garçons en 1957 dans la collection "Pour les jeunes".