vendredi 27 décembre 2013

Thierry de Royaumont, une B.D. mythique dans Bayard, il y a 60 ans

Thierry de Royaumont, dans Bayard, il y a 60 ans (1)

Pour mon copain Bernard,
parti depuis plus de 3 ans déjà
vers d’autres rivages
et qui aimait aussi cette B.D.


Je ne voudrais pas que l’année 2013 se termine sans que je signale l’apparition mémorable dans l’hebdomadaire Bayard, à partir du mois d’août 1953 et jusqu’en 1959, de la bande dessinée médiévale mettant en scène le « héros » Thierry de Royaumont et ses compagnons hauts en couleurs.
Dès les premières planches parues de ce véritable chef d’oeuvre, le dessin de Pierre Forget (1923-2005) qui va d’ailleurs évoluer et s’améliorer au fil des 4 albums de la série séduit tant les lecteurs que le bouche à oreille attire de nombreux admirateurs. (Le scénariste avait choisi Pierre Joubert, un illustrateur souvent confondu avec Forget mais l’artiste était trop occupé et préférait d’ailleurs l’illustration à la bande dessinée). 


On ignorait, à l’époque que le scénario extrêmement travaillé et original (même s’il s’inspire vaguement du récit Raoul du Vertfaucon, de Max Colomban), évoluant peu à peu vers l’étrange, voire le fantastique, était écrit par le père assomptionniste André (ou Marie-Paul) Sève (1913-2001), caché sous le pseudonyme de Jean Quimper.
Au temps de Philippe Auguste, quand Thierry décide de se rendre en Syrie pour y trouver des preuves de l’innocence de son père Arnaud de Royaumont accusé de trahison en Terre Sainte, il a la chance, en route, de faire la connaissance de compagnons exceptionnels : Galeran, surdoué cultivé, jongleur et prestidigitateur, Sylvain, vrai titi parisien, manuel adroit et débrouillard, plein d’humour mais toujours affamé et Gaucher, le géant colossal au grand cœur.


Le premier épisode : Le Secret de l’émir paru du 9 août 1953 au 10 octobre 1954 (devenu l’album Le Mystère de l’émir, malheureusement imprimé dans une unique et horrible encre verte), est constitué de 124 pages publiées à raison de deux planches par semaine (avec suspense obligé en fin de 2e page). On y fait déjà la connaissance de la charmante et douce princesse brune orientale Leïla, présentée comme la fille de l’inquiétant émir de Homs à l’identité mystérieuse. Pierre Forget met peu à peu en valeur la sensualité de celle qui devient très vite amoureuse de Thierry.   
(Il faut noter une courageuse dénonciation des atrocités commises par les Croisés dans un village musulman de Syrie.)


                 (Réédition en 2 tomes des éditions du Triomphe en 1994)

Le cycle de Thierry se poursuit avec La Couronne d’épines, épisode à la tonalité religieuse, prépublié dans Bayard en 1955 et sorti en un album théorique de 66 planches en 1956 (mais avec 3 planches absentes). Thierry, partant de Constantinople, fait échouer un complot turc dont le but était de s’emparer de la précieuse relique accaparée par le roi des Bulgares mais il devra se méfier du jeune Sandros qui s’est joint à son équipe.   


 Pour Bayard, Pierre Forget avait déjà dessiné Grenouille de la Première des Halles (1951) et Grenouille en Bretagne (51-52) sur un texte de Jean-Louis Foncine, Faucon Noir en 1952-53 (scénarisé par Michel Bernard), Les Sept samouraï (d'après Kurosawa), avant la série Mic et Mac.

Pour en savoir plus, lire :
HOP ! N° 11, N° 12, N¨13, N° 14, 1977 : dossier Pierre FORGET  
HOP ! n° 64, 1994 : Profil FORGET, page 38
HOP ! n° 106, 2005 ; nécrologie de Pïerre FORGET, page 56
Le Collectionneur de Bandes dessinées n° 34, 1982, La Bonne Presse (2), p. 8-10
Télérama n° 1854, 31/07/85 : Mon royaume pour une B.D. !Michel Daubert, p. 24-25 



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