vendredi 10 août 2012

Collection "Heures joyeuses" (Rageot) (3)


La collection "Heures joyeuses" des Editions Rageot (3)


Les nouveaux auteurs français 

A partir de 1948, l'incontournable passionné de l’Afrique René Guillot, illustré par Pierre Colot, présente Au pays des bêtes sauvages, Maraouna du Bambassou (1948), l’histoire d’une jeune fille blanche en pays Lobi (réédité plus tard chez Magnard), Les Compagnons de la fortune (1948). Il quitte la collection après avoir publié L’Extraordinaire aventure de Michel Santarea en 1951 (réédité dans la « Bibliothèque de l’Amitié » »), l’histoire de deux garçons, Claude et Michel, épris d’aventure. Michel s’embarque pour l’Afrique noire des coupeurs d’acajous.
De 1946 à 1958, la collection existe sous deux présentations, l'une reliée, couverte d'une jaquette et illustrée, l'autre, munie d'un « protège-livre illustré ». En 1949, Madeleine Perroy publie Guillaume au cœur de chevalier  et en 1952, Claude Appell qui dirige la revue Terre des jeunes éditée chez Rageot, publie Les Compagnons de Wolfel, quand un groupe d’écoliers alsaciens entreprend de revivre la vie de l’ancêtre héroïque Wolfel qui libéra l’Alsace des pillards et des seigneurs avides.


Roger et Simone Waisbard, bons connaisseurs des civilisations et des moeurs de l’Amérique latine, publient en 1952  Pepito l’Indien caraïbe et en 1954, Les Cavaliers de la Pampa, deux ouvrages tirés à 13 000 exemplaires. Pepito l’Indien caraïbe est un roman d’aventures qui transporte le lecteur du Venezuela aux bords de la Mer Caraïbe, dans la vallée de l’« or liquide », le pétrole, nommé « liqueur du diable par les Indiens.Pépito ne possède que son âne mais il se contente de la cueillette des fruits et de l’amitié de Catita. Les deux enfants vénézueliens se lient aussi d’amitié avec Jacki  dont le père est un ingénieur français. Point d’orgue du récit : une dramatique tempête.  
Les Cavaliers de la Pampa situe son action aux confins de la Guyane et de Venezuela où vivent des Indiens qui élèvent des chevaux. Le récit est émaillé de scènes évoquant la chasse aux caïmans sur l’Orénoque ou aux jaguars, sans compter les fêtes et les ripailles…
Colette Nast publie en 1956, L’Avalanche du Folvent. (Des enfants montagnards passent un séjour d’été dans les hauts alpages en compagnie des bêtes qu’il faut traire avant la fabrication des fromages). Michel-Aimé Baudouy publie cinq premiers romans. D’abord L'Enfant aux aigles (1949), qui sera republié dans « Les Maîtres de l’aventure ».puis Bruno, roi de la montagne (1953), Prix de la Tribune de Paris. Les Vagabonds de la Marisma (1955) précède   Princes du vent (1956, Jean fait son apprentissage de pilote de vol à voile et participe malgré sa peur au sauvetage de paysans encerclés par un incendie de forêt. Pour vaincre sa peur, il fonce seul un soir dans un violent orage…). Dernier ouvrage paru, Le Seigneur des hautes buttes, Prix Enfance du monde 1957, raconte la lutte d’un jeune renard « manchot » et des enfants dont il a dévasté le poulailler.


Colette Vivier ressuscite un Paris 1900, « bruissant de mille fêtes en l’honneur de la Grande Exposition », dans La Grande Roue, en 1950. Quatre ans plus tard, elle publie La Maison du loup, ouvrage réédité dans la « Bibliothèque de l’Amitié », ouvrage dans lequel Colette Vivier raconte comment Rose et Pierrot, venus passer leurs vacances chez une tante berrichonne acariâtre, sont finalement accueillis par le vieux Bastien, épicier sans client.
L’histoire de Jacqueline Boisyvon, Pierrot cheveux rouges (1953), jeune raccommodeur de faïence et de porcelaine, paraît un peu désuète mais elle sera aussi rééditée dans la « Bibliothèque de l’Amiité ».
Autres auteurs français publiés au cours des années 50 : Fanny Chantavoine pour Le Cirque Antonio, en 1951,         E. Cazardès qui, dans Dominique et la maison perdue  (1956), raconte le destin d’une fillette de douze ans qui se retrouve seule après un accident d’avion  et échoue dans un village perdu de haute Provence. Elle va bientôt être entraînée dans une hallucinante aventure où elle risque sa vie. Avec la collaboration de Colette Nast, B. Kosier publie en 1957, Bon vent l’oiseau bleu, l’aventure d’une croisière à travers l’Atlantique. L. N. Lavolle (alias Hélène Chaulet), souvent attirée par les pays asiatiques,  fait paraître Nothi fils de l’Inde en 1958.

Des thèmes et des centres d’intérêt consensuels pour l’époque

Selon J.-C. Le Dro, « en 1954, une publicité classait la collection par centres d'intérêts : Histoire ; Géographie humaine et voyages ; Histoire naturelle ; Contes du folklore ; Ouvrages récréatifs. On ne peut que remarquer le refus implicite de diffuser des œuvres abordant les « mauvais genres » que sont alors le policier, le fantastique et la science-fiction.
La littérature anglo‑saxonne occupe la plus grande part puisque l’on note 47 ouvrages traduits de l’anglais ou de l‘américain (43 ouvrages sont écrits en français). On relève 12 traductions de l’allemand, 5 du norvégien, 3 du danois,  1 de l’islandais et 1 du russe (Ivan le Terrible d’Alexis Tolstoï, repris plus tard dans la « Bibliothèque de l’Amitié-Histoire »).
Si on laisse de côté la série consacrée à la vie des grands musiciens (des biographies romancées, sur Bach, Mozart, Haynd, Lully, etc.), au total, il semble que 113 livres soient parus dans la collection.
Dans cette collection internationale, les lieux des actions (appartenant encore parfois à un monde colonisé) sont fort divers et situés aux quatre coins du globe, de la France (Alsace, Paris, Auvergne…) à la Grande-Bretagne, de l’Espagne à la Norvège, de la Suisse à l’Islande et au Groenland.
Des récits se passent en Amérique : Alaska, Floride, Etats-Unis, Vénézuela, d’autres en Australie, en Nouvelle-Guinée, en Polynésie, en Birmanie, au Laos, aux Indes ou au Thibet. L’Afrique du Sud, Madagascar et l’ancienne Afrique Occidentale Française sont aussi d’autres lieux  bien présents.  Alors que les éditions G-T. Rageot ont créé la nouvelle collection « Bibliothèque de l’Amiité » en 1959, deux livres, traduits de l’anglais, sortent encore dans la collection « Heures joyeuses » : Domaine du soleil couchant de Fennimore et Collins et Lac aux grenouilles de R. Montgomery.


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