jeudi 30 août 2012

"Bibliothèque de l'Amitié" (Amitié-G.T.-Rageot) (1)


La « Bibliothèque de l’Amitié » chez L'Amitié -G.T.-Rageot (1)


Encore une collection digne de figurer dans la "Cercle des collections disparues" du rayon jeunesse


Comment se fait-il que cette collection unanimement appréciée durant 30 ans a rejoint le "Cercle des collection disparues" ? C'est un étrange mystère !

La "Bibliothèque de l'amitié" conçue pour la durée et la variété

En octobre 1959, la naissance de la collection"Bibliothèque de l'amitié", destinée au départ aux huit-douze ans, chez L'Amitié -G.T.-Rageot, n'a peut-être pas eu le retentissement qu'elle méritait parce qu'elle remplaçait discrètement la collection"Heures joyeuses",  laquelle collection continuait d’exister.
La "Bibliothèque de l'amitié" dont les manuscrits sont choisis avec beaucoup de soin est constituée de livres solidement reliés, de format 15 cm sur 19,5 cm, munis de couvertures cartonnées et plastifiées, illustrées en quatre couleurs.
L’illustration intérieure est double. Aux dessins en noir et blanc s’ajoutent des photos en couleur hors-texte dont le choix est inégal. En outre, les illustrateurs ne sont pas tous talentueux. Heureusement, on note la présence d’artistes comme Françoise Boudignon, Romain Simon, Luce Lagarde, Michel Gourlier (bien connu des lecteurs de la collection « Signe de piste »), Pierre Le Guen, Françoise Estachy, Georges Pichard, Pierre Rousseau, Alain Millerand et Pef. Jacqueline Verly a illustré ses propres livres.  Il convient d'ajouter d'autres noms d'illustrateurs et illustratrices, en particulier, Claude Auclair, M. Barcilon, Serge Bloch, Frédéric Clément, G. Di Maccio, Moro et Gerda Muller.   
Diffusée dès l'origine par Hatier, associé en 1955 à Rageot, la collection s’est  continuellement enrichie d’auteurs nouveaux et de récits très variés dans leurs origines et dans leurs thèmes (nature et animaux, aventures d’aujourd’hui, voyages et découvertes, école et famille, vocation, sports, Histoire…).
Comme son aînée, "Heures joyeuses", la nouvelle collection est très internationale même si 120 récits sont dus à des auteurs francophones (sur un total de 210 titres parus). Même les lieux des actions sont d’abord français, on s’évade très vite vers les Etats-Unis, l’Angleterre, la Suisse, le Danemark, la Norvège, la Hollande, le Canada, l’Australie, le Vénézuela, l’Afrique, l’Asie, le Groenland,etc.   
La collection connaîtra deux générations différentes d’auteurs français, les plus anciens étant nés avant le début du XXe siècle.  C’est le cas de Henry de Monfreid, l’auteur d’ Abdi, garçon sauvage (1967), né en 1879, de Lucien Boisyvon dont on réédite Pierrot cheveux rouges, né en 1886, de Colette Vivier, née en 1898, ou d’Elsie (Le Diamant rose, 1962), née en 1899, de René Guillot (L’Extraordinaire aventure de Michel Santaréa, Le Cavalier de l’infortune), né en 1900. Après 1970, les éditeurs intégreront des auteurs beaucoup plus jeunes et qui vont davantage ouvrir les lecteurs aux réalités du monde contemporain. La collection aura eu le temps d’être appréciée dans les écoles et les bibliothèques durant une trentaine d’années avant d’être remplacée en 1989 par la collection « Cascade ».
La "Bibliothèque de l'amitié" se décline selon deux niveaux, l’un regroupant les enfants de 7 à 10 ans, l’autre, plus fourni en titres, les 10-15 ans. Cette collection, de plus en plus appréciée dans les écoles et les collèges, s’adresserait, selon un catalogue de 1969, « aux jeunes de 7 à 15 ans » mais elle restreint ou affine plus tard ses niveaux en distinguant les récits qui s’adressent aux CE1-CE2, aux CM1-CM2, et aux élèves de 6e (alors qu’en fait certains récits ne sont accessibles qu’aux 12-15 ans).


Dès 1959, tandis que Claire Huchet (1899-1993) publie L'Appel du Tour, un récit évoquant le Tour de France à travers les rêves de jeunes écoliers, s’impose déjà les premiers récits de Michel-Aimé Baudouy et de L.N. Lavolle. Ils ne doivent pas occulter Le Vallon secret de Nan Chauncy (1961) les fermiers de Tasmanie et le mystérieux « Tigre », Ambassadeur des bêtes de Grey Owl, devenu protecteur des animaux après les avoir chassés dans le Grand Nord Canadien. (Peu importe s’il est difficile de connaître toute la vérité sur le dénommé Grey Owl !), Tim souliers de feu d’U. Wölfel, Le Berger des Andes (Nilo qui vit au Pérou, au flanc des Andes, est victime du racisme des Blancs) de E. Westman ou Nicolo et le lézard bleu de Claude Bailly, l’histoire d’un petit Napolitain qui fait une prodigieuse découverte.
Trois auteurs étrangers évoquent les régions froides, puisque Hokon Evjenth suit La Route aux oiseaux (1963), ces migrateurs de Laponie, Willis Lindquist fait entendre L'Appel du renard blanc (1962) dans un village esquimau où le jeune Américain Mark sauve un renardeau des griffes d’une chouette, et le Suédois Karl-Aage Schwartzkopf vante les aventureux Pilotes de l'Alaska (1962), sur leurs vieux « zincs ».
   

Cette nouvelle collection qui comprendra plus de 208 volumes en 1987, reprend au fil des ans quelques volumes de la collection "Heures joyeuses". Certains titres seulement (huit au total) bénéficient donc d’une nouvelle édition dans la collection « normale » où les couvertures dessinées sont désormais illustrées par une photographie. Ainsi vont reparaître Herbedouce (1961) d’André Michel, Le Seigneur des Hautes Buttes (1965) de Michel-Aimé Baudouy, l’histoire d’un jeune renard manchot de la forêt vendéenne, L’Extraordinaire aventure de Michel Santaréa (1966) de René Guillot (quand le jeune Michel s’embarque clandestinement sur la « Marie-Jeanne » en partance pour l’Afrique), Pierrot cheveux rouges (1966) de Lucien Boisyvon et La Maison du loup (1968) de Colette Vivier. 
Pour les ouvrages traduits, de Reginald Campbell reparaît La Vallée des éléphants, ouvrage réédité en 1960 et qui évoque la poursuite de l'éléphant blanc dans la forêt siamoise, Dans la toundra (1963) de Hokon Evjenth et Angelo va au carnaval de D. W. Fletcher.
Trois autres titres sont reparus dans la sous-collection "Bibliothèque de l'amitié-Histoire".

1 commentaire:

  1. Merci de vous souvenir de cette merveilleuse collection qu'était la Bibliothèque de l'Amitié. Je l'ai connue en arrivant à Lyon en 1971, j'ai écumé les ouvrages existants dans la bibliothèque de l'école qui m'était accessible.J'ai tout lu du niveau 10-15 ans. J'ai 57 ans, je lisais beaucoup (un peu "dévoreuse"), et j'ai souvenir encore de certaines histoires. Bien sûr les contextes ont vieilli, mais les livres restent le moyen de rêver en sortant de son environnement, justement.
    J'en chercherai chez les bouquinistes, restons optimiste !
    Isabelle NERON isa.neron@free.fr

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