vendredi 24 février 2012

1952 Les albums de bande dessinée parus au cours de l'année (1)



1952 : Les albums de bande dessinée de l’année

Heureux temps où il paraît encore facile et en tout cas possible de faire l’inventaire des albums de bande dessinée parus au cours de l’année 1952. Fichu temps aussi puisque personne à l’époque ne remarque les quelques albums exceptionnels et surtout les auteurs-dessinateurs remarquables qui publient quelques-uns de ces albums.
Au lieu de pester d’une manière caricaturale et fort globale sur la bande dessinée (on prend d’ailleurs essentiellement pour cibles des récits complets imprimés sur du mauvais papier, sans même vérifier s’ils existent encore…) ne pouvait-on pas remarquer les oeuvres Franquin, Jijé, Morris, Hergé, Hubinon, Jean-Michel Charlier, Cuvelier, Arnal, Herbonné, Breysse ou Pellos ?
Comment ne pas distinguer au moins, à l’époque, Le Mystère de Ker-Polik de F.A Breysse, Les Nouvelles aventures de Corentin de Paul Cuvelier, Spirou et les héritiers de Franquin, Les Exploits de Quick et Flupke 5e série et la réédition au médaillon bleu du Trésor de Rackham le Rouge de Hergé, Surcouf, Corsaire de France de Victor Hubinon, Baden-Powell, Les Chapeaux noirs et 3 autres aventures de Spirou et Fantasio et Blondin et Cirage au Mexique, trois autres œuvres incontournables de Franquin, Sous le ciel de l’Ouest, Rodéo et La Mine d’or de Dick Digger, trois épisodes de Lucky Luke signés Morris et surtout, Le Fantôme espagnol de Willy Vandersteen ?
En fait, on le voit, c’est grâce aux journaux nés en Belgique comme Spirou et Tintin et aux éditeurs belges comme Dupuis et Casterman (après Gordinne) que la bande dessinée apparaît dans des œuvres majeures et unanimement reconnues aujourd’hui. J’imagine la sidération du lecteur actuel découvrant l’existence du film On tue à chaque page (qui ignore tout de la totalité de ces albums)et les écrits de l’époque diabolisant la BD.
Comment pouvait-on à l’époque être à ce point frappé de cécité ? Par quelle aberration les « prescripteurs » étaient-ils affectés pour se montrer à ce point ignorants d’un tel apport culturel ? Il faut sans doute chercher une partie de la réponse dans les clivages idéologiques nés de la guerre froide. Non seulement les divers camps idéologiques s'ignorent mais le plus souvent, ils ne sont même pas capables de reconnaître et de promouvoir les albums de leur communauté.
Il est vrai que nous assistons aux balbutiements de la production et de la commercialisation d’albums de « bande dessinée » (l’expression n’existe pas encore, je crois. Elle n’entre dans le Petit Larousse qu’en 1981 !). La Bonne Presse (Bayard, Bernadette) est en retard par rapport aux éditions Fleurus qui publient des histoires parues dans leurs trois journaux : Fripounet et Marisette, Cœurs vaillants et Ames Vaillantes. Les albums de Pat’apouf de Gervy seront un jour soldés au kilo et Georges Dargaud, en 1961, ne publie qu’au compte-gouttes les premiers albums issus des BD de Pilote.
Les éditions Vaillant ne savent pas encore tirer parti des excellentes bandes publiées dans leur journal Vaillant.
Les albums brochés bon marché, en particulier ceux de la S.P.E. et des éditions Rouff (au total, presque le tiers des parutions) connaissent un vrai succès populaire en raison de leur prix peu élevé.

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