lundi 8 mars 2010

Dylan Stark, un cycle westernien (Introduction)


DYLAN STARK, LE JUSTICIER METIS ERRANT DE L'APRES-GUERRE
Fort de huit livres inspirés par l'Amérique du Nord et déjà publiés par les éditions belges Gérard, dans la collection « Marabout », en 1966-67, Pelot se sent prêt à créer un personnage d'une série-western dont les aventures vont se situer à l'intersection de l'Histoire des Etats-Unis au XIXème siècle et du mythe fantasmatique, parfois nourri des événements contemporains de l'écriture.

Il commence donc le cycle Dylan Stark dont le premier tome sera publié à la fin de l'année 1967, avec un antihéros plongé dans la Guerre de Sécession et les troubles nés d'une paix précaire. En fait, c'est surtout pendant ces années de l'après-guerre qu'on le voit évoluer, de 1865 à 1867. Ce choix d'une époque faussement paisible, aux plaies encore béantes, doit sans doute pour une part le fait que Pelot lui-même soit né dès le lendemain de la deuxième guerre mondiale, au cœur des Hautes Vosges particulièrement meurtries ou détruites et, pour longtemps, livrées à la pénurie et bientôt, au déclin économique.
Nul doute que, pour un enfant né en 1945, -c'est juste 80 ans après 1865 ! - l'atmosphère, les privations, les cicatrices encore vives d'un âpre conflit lourd de conséquences durables, ont laissé des traces dont on retrouve aussi la marque parmi d'autres romans plus contemporains. Quant à Dylan Stark, personnage de fiction certes, mais inséré dans un cadre géographique et historique plausible, il subit d'autant plus les séquelles d'une telle période qu'il est un métis né de mère française et de père cherokee. Les "sang mêlé" étaient historiquement nombreux mais la création d'un tel personnage permet un regard tantôt exacerbé, tantôt critique et distancié sur les ethnies en présence : noire, blanche, indienne ou métisse.

Dylan Stark ressent toutes les violences d'un conflit mal éteint. Il fait face avec ses coups de cœur, parfois violents mais sans jamais céder au manichéisme, plus soucieux de traquer l'injustice que de restaurer la justice, une tâche qu'il estimerait illusoire.

Extrait de la préface (ou introduction) que j'ai rédigée pour Claude Lefrancq. Alors que le tome 1 néglige ce texte, le volume deux, intitulé DYLAN STARK.2 (collection VOLUMES LEFRANCQ), paru en janvier 1998, après force insistance de ma part, lui fait enfin une place.

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